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Une année d’Au Pair aux États-Unis : Bilan d’une expérience enrichissante et transformative

20 novembre 2024 par
Ombeline Tuffier


Il y a un peu plus d’un an, je me lançais dans l’aventure au pair aux États-Unis, une expérience qui allait transformer ma vie. Entre moments de joie, découvertes, défis et apprentissages, cette première année a été riche en enseignements. Aujourd’hui, avec du recul et après avoir changé de famille, je prends le temps de faire le point sur cette expérience unique, en partageant les aspects positifs, les défis rencontrés et les leçons apprises.


Les points positifs

Malgré certains défis, mon expérience avec ma première famille d’accueil a été marquée par de nombreux moments positifs. Les enfants étaient adorables, autonomes, et savaient jouer seuls, ce qui rendait mon quotidien agréable. Les parents faisaient preuve d’une grande flexibilité, me permettant d’ajuster mes horaires pour profiter pleinement de mes loisirs, que ce soit pour assister à des concerts ou prendre des vols.  


Un autre point fort était la nourriture : ma host cuisinait chaque soir, offrant une grande variété de plats délicieux, et nous dînions ensemble en famille, ce qui créait une atmosphère conviviale. J’ai également eu la chance de voyager avec eux, notamment dans le Kentucky et à Los Angeles, et d’inviter des amis chez eux sans contrainte, une preuve de leur confiance envers moi.  


Les enfants étaient faciles à gérer : ils écoutaient bien, étaient sages en public et n’étaient pas difficiles avec la nourriture. Mon emploi du temps était agréable, avec des débuts à 8h30, et je disposais d’une voiture récente pour mes déplacements. En plus, la maison avait un grand jardin et une piscine, et leur localisation, proche des commerces et d’un grand centre commercial, était idéale.  


Mes premières semaines ont été particulièrement mémorables : ils m’ont emmenée célébrer Halloween chaque semaine, et tout au long de l’année, ils n’ont jamais oublié les petites attentions pour Noël, Pâques, la Saint-Valentin et mon anniversaire. Enfin, les saisons dans cette région ressemblaient beaucoup à celles de la France, ce qui a rendu mon adaptation plus facile.


Les points négatifs

Cependant, tout n’a pas été parfait. J’ai découvert, après plusieurs mois, qu’il y avait des caméras dans la maison, et mes hosts ne m’en avaient pas informée, ce qui m’a mise mal à l’aise. Avec le temps, ils ont cessé de m’impliquer dans leurs sorties le week-end, et je me retrouvais souvent à improviser mes repas sans savoir s’ils rentreraient dîner ou non.  


Un autre point frustrant était l’entretien de la maison : ils n’avaient pas de femme de ménage et ne faisaient pas eux-mêmes le ménage en profondeur. Au début, je nettoyais les espaces communs, mais j’ai fini par arrêter pour ne m’occuper que de ma chambre, car ce n’était pas dans mes responsabilités.  


Leur façon de me présenter était également blessante : ils me décrivaient comme une "nanny" ou une "baby-sitter" et les enfants reprenaient ces termes devant d’autres, ce qui créait une confusion sur mon rôle, surtout au vu de la différence de rémunération. (Nanny et baby-sitter gagnent $20 par heure, alors que moi $8 par heure). Une remarque de ma host, disant que j’étais une "collègue de travail" lorsqu’un des enfants lui a demandé si j’étais leur amie, m’a particulièrement affectée, car cela renvoyait une image distante de ma place au sein de leur famille.  


Avec les parents, les enfants pouvaient être extrêmement capricieux et difficiles à gérer. À la moindre contrariété, ils entraient dans des crises spectaculaires : pleurs, hurlements, et parfois même des comportements extrêmes comme se rouler par terre. Un jour, l’aîné a explosé de colère, jetant du pain de mie par terre avant de marcher dessus. La réaction des parents était très permissive : ils l’ont simplement envoyé dans sa chambre et y sont restés avec lui jusqu’à ce qu’il se calme, sans jamais élever la voix. La cadette, quant à elle, prenait encore des biberons à 4 ans, et pouvait en boire deux en 20 minutes si ses parents étaient présents. Lorsqu’ils lui refusaient un biberon, elle pleurait jusqu’à ce qu’ils finissent par céder, ou bien son père l’emmenait ailleurs pour la distraire et calmer ses pleurs. Les parents semblaient très attachés à éviter tout conflit ou frustration, refusant de laisser leurs enfants pleurer seuls pour apprendre à se calmer. 


Enfin, une fois partie, le contact s’est estompé : si je ne prends pas l’initiative, je n’ai pas de nouvelles de leur part. Cela m’attriste, car j’aurais aimé continuer à suivre l’évolution des enfants, qui restent un point fort de cette expérience.



Cette première année d’au pair m’a permis de grandir et de mieux comprendre mes attentes dans ce rôle. J’ai appris à définir mes limites, à m’affirmer et à ne pas hésiter à chercher un environnement qui correspond à mes besoins. Cette expérience m’a également aidée à devenir plus patiente et à améliorer considérablement mon niveau d’anglais, ce que je n’aurais jamais cru possible vu mon niveau initial. J’ai mûri et appris beaucoup de choses sur moi-même, découvrant des forces que je ne soupçonnais pas.  


Malgré les défis, cette aventure m’a offert de précieux souvenirs, m’a permis de découvrir des endroits magnifiques, et m’a enrichie personnellement. Aujourd’hui, avec du recul, je me rends compte à quel point cette expérience m’a transformée et préparée pour la suite de mon parcours aux États-Unis.


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